Envolée crépusculaire
Dans la nuit, les miettes aux saveurs éparses sont des astres puisés à l'orée des chrysalides. Ainsi la mélopée de l'absence envahit le crépuscule où résonnent encore des échos de lumière. Je me noie dans le silence, abolie au quotidien, ouverte aux fragrances et aux chants de la terre.
Au loin, un chien hurle, qui fait frémir mon corps. Le charme se fragilise mais ne rompt pas sa fraîche corolle. Fébrilement, il me semble grappiller des secondes de solitude où savourer ces fragments d'instants, qui disent l'essentiel.
Bientôt il me faudra repartir, ou alors ce sera toi, ou peut-être nous deux. Qu'importe qui restera, il sera autant en partance vers les confins de l'indolance. Alors commenceront l'attente et la veille dans l'angoisse, alors le sommeil reprendra sa puissance... jusqu'à un autre éveil, qui nous réunira.
"On n'écrit pas parce qu'on a quelque chose à dire mais parce qu'on a envie de dire quelque chose."
Cioran, Ebauches de vertige.
Cioran, Ebauches de vertige.